Les matchs éliminatoires sont des plaies pour tout le monde. Le déséquilibre entre les nations les rend ennuyeux, et ce n’est pas les divers systèmes de repêchage, entre barrages et Ligue des Nations, ou l’ouverture des compétitions à plus d’équipes qui changent la donne.
De plus, ils ont la bonne idée de vampiriser 8 semaines (!) entre Août et Mai. Ils sont pour beaucoup responsables de la densité des calendriers. Les joueurs sont déchirés entre les intérêts des clubs et les intérêts de la FIFA/UEFA, des associations à but non-lucratif je le rappelle.
Tout le monde est perdant, d’autant plus quand des gros cons avides décident de créer des Ligues des Nations.
Prenons l’Euro : 24 équipes qualifiées, le nombre ridicule de 16 équipes va passer le premier tour et cela engendrera encore une fois un calendrier ubuesque. Il valait mieux passer à 32 équipes directement.
Voire même supprimer les éliminatoires. On peut qualifier directement les 32 meilleures équipes au classement FIFA ou Elo, voire en inventer un nouveau.
On peut aussi qualifier tout le monde (Plus simple pour le Mondial que pour l’Euro, vu que l’UEFA compte 55 membres) pour organiser des affiches à élimination directes pré-tournoi, ou faire toute la compétition en élimination directe. Cette solution a ma préférence, en permettant au monde entier de vibrer, au moins pour un match. Quel pied ce serait !
Tout ça favoriserait la qualité du football de club, en respectant les organismes des joueurs. Mais aussi la qualité des compétitions : avec moins de rassemblements dans l’année, mais un mois de plus pour se préparer avant les compétitions par exemple.
Elles en auraient bien besoin. Sur les 30 dernières années, mais encore plus sur les 10 dernières années, quelles sélections étaient réellement fortes ? Je vois la France en 2000, l’Italie en 2006 et l’Espagne en 2008. Pour le reste, c’est un festival de médiocrité avec des pics atteints par l’Allemagne en 90 et 96, l’Espagne en 2010 ou la France en 2018.
Pour une raison très simple : le calendrier ne permet pas à 90% des sélections d’arriver à la compétition avec un plan de jeu cohérent. Et à ce jeu, c’est toujours les équipes les plus minimalistes qui l’emportent. Cet Euro va encore être une belle cuvée dans ce sens : l’équipe de France est encore seule au monde, et devrait l’emporter facilement.
Tous les vainqueurs que j’ai cités se prendraient des roustes en Ligue des Champions. Est-il normal qu’il y ait un tel écart ? Est-il normal que l’on considère que sélectionneur et entraîneur soient deux métiers différents ? Avec moins d’éliminatoires, mais plus de temps de préparation, on verrait de vrais matchs en été et l’intérêt ne résiderait plus quasi-exclusivement dans l’ambiance, et le substitut de conflit inter-états que ça représente.
Capello demandait 100 jours pour mettre en place ses équipes dans chacun des clubs où il passait. Le Brésil de 1970 n’a été ce qu’il a été que parce qu’ils ont pu se réunir deux mois avant le début du Mondial.
Un mois de plus, et les coachs pourraient appliquer de vrais préceptes de jeu à leurs équipes.
Avec ce système, je ne vois que deux grands perdants :
- La CAN ne bénéficierait pas de cette préparation supplémentaire, vu que les écuries Européennes ne lâcheront jamais leurs joueurs un mois de plus en pleine saison. Mais ça tout le monde s’en fout.
- La FIFA et les diffuseurs, qui ne se feront plus de gros sous avec les 10-12 matchs annuels joués par les sélections (hors compétition). Et ça c’est grave, bien évidemment.
Sinon, un autre point est soulevé dans ton post @Mog, celui du boycott du Mondial 2022. Je ne vais pas m’étendre car on va très vite se retrouver hors-charte.
Je trouve simplement gerbant le défilé d’hypocrisie auquel on a assisté durant cette trêve, entre les t-shirts et les déclarations moisies de certains joueurs. Tout le monde a fait exprès de se réveiller bien trop tard, les appels au boycott existant depuis longtemps.
La situation est maintenant suffisamment enlisée pour que chacun se renvoie la balle et en attendant, tout le monde sera bien sur les pelouses Qataries dans un an.
Tout ce qui peut être fait désormais, ce sont des initiatives individuelles selon les sensibilités de chacun. A ce niveau, boycotter une compétition pourrie en plein hiver sera un jeu d’enfant en comparaison de mon boycott des matchs du Milan.