En terme de gestion d’actifs, le fond d’investissement RedBird en est à peu près à 6 milliards de dollars tandis que Investcorp c’est 42 milliards de dollars et Elliott à 45 milliards de dollars. Ce qui justifie ces écarts est du au fait que RedBird n’a commencé ses activités qu’en 2014 donc ça reste un fond jeune alors que les 2 autres ont plusieurs décennies d’existence. RedBird est un fond d’investissement en pleine expansion cherchant à croître et ayant de solides moyens pour le faire via tous le relationnel que s’est constitué Cardinale durant ses années chez Goldman Sachs l’aidant à avoir une vraie crédibilité pour trouver des financements dans chacun de ses projets (ses partenaires savent pertinemment que la rentabilité sera toujours au rdv avec lui comme c’est le cas depuis toujours).
Cardinale est un véritable expert financier se reposant uniquement sur les algorithmes et les big datas dans absolument tous les domaines, en partant du système de scoutisme dans le recrutement jusqu’à la programmation de la rentabilité de chaque investissement donc si vous vous attendez à des mercati style PSG, City ou Chelsea, ce n’est absolument pas le genre car il ne conçoit que la rentabilité d’un investissement sans jamais perdre. L’aspect aléatoire d’un gros transfert avec tous les risques que ça comprend, ce n’est pas dans sa nature, tout reposera sur la prévision financière la plus fiable que fera ressortir l’algorithme au bout avant chaque montant investi.
On peut s’attendre à une politique dans la continuité de ce que Elliott a établi avec peut-être quelques investissements ponctuels plus forts si l’algorithme de gestion fait ressortir une véritable perspective de rentabilité.
L’avantage de RedBird réside dans le fait que Cardinale est un homme patient dans ses investissements et conçoit le temps long (ce qui n’était pas le cas d’Elliott et pas forcément le cas d’Investcorp non plus) pour établir la rentabilité maximale de ses investissements mais rien ne sera fait au hasard, aucun coup d’éclat, juste des investissements toujours calibrés avec une perspective de rendement derrière.
Pour donner un exemple, RedBird était sur les rangs à un moment donné pour le rachat de Chelsea mais il a préféré le Milan car son algorithme ressortait de meilleures perspectives de rentabilité à long terme sur notre club entre:
- le ratio coût de l’achat du club/valeur des actifs du club (joueurs en l’occurrence),
- le coût de la rénovation de Stamford Bridge contre la construction d’un stade à Milan sur la rentabilité prévue,
- perspective de croissance financière sur investissement car il a jugé qu’il fallait investir beaucoup plus en PL dans les mercati pour se maintenir dans le big 4 qu’en Serie A, ce qui rogne sur la rentabilité.
Donc, avec cette approche purement financière et Elliott qui conserve des parts minoritaires et une présence dans le Conseil d’administration, il faut plus s’attendre à une certaine continuité de la politique jeune à moindre coût de ces dernières saisons, ce qui n’empêche pas d’espérer un mercato comblant nos 2 lacunes majeures (MOC et AD) avec des investissement type Théo, Leao, Tomori, Tonali et en parallèle des coups comme Alexis, Hauge, etc…
Il ne faut vraiment pas s’attendre à une politique type Berlusconi fin des années 80’ et 90’ qui aimait le jeu, le spectacle, avait l’ambition d’avoir le club le plus fort au monde et mettait de côté l’aspect rentabilité. D’ailleurs, cette vision là plus passionnée finira par disparaître du football hormis dans les clubs où les supporters ont une part active dans la vie du club comme au Barça et au Real avec le système de vote des socios menant à des Présidents comme Laporta et Perez (même si on peut retrouver des loupés comme Bartomeu ) et au Bayern avec la règle allemande du 50+1 niveau propriété (pour le cas du club bavarois, il appartient pour 75% à ses supporters).
Edit: au passage, Elliott a été très fort en exerçant cette vente par un prêt vendeur à destination de RedBird car à terme, le fond de Paul Singer va empocher, en plus des 1,2 milliards d’euros, des taux d’intérêt (7%) et un retour de 6% sur la plus-value que fera RedBird à la revente du club pour tout chiffre dépassant les 1,2 milliards d’euros.
Autant dire que Cardinale doit déjà se fixer pour perspective une revente du club à minima à 3 milliards d’euros pour que ce soit rentable avec les investissements qu’il faudra établir entre temps (stade en particulier).